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I LES CARACTERISTIQUES
DU MATERIAU PAPIER ET SA FRAGILITE
A LE
MATERIAU PAPIER
Le
papier " idéal " est composé de cellulose et d'eau.
Or, le papier est fabriqué à base de chiffons, de bois ou
d'écorce. Nous verrons si ces matériaux de base sont des
contributeurs à la présence maximale de cellulose dans le
papier.
Le papier est une association de molécules d'origine végétale
et de molécules d'eau donc il est sensible à l'excès
d'humidité et à la chaleur.
1
Composition et fabrication du papier
Le papier " idéal ", composé de cellulose
et d'eau, est celui fabriqué à base de chiffons de coton.
Quand le papier est fabriqué à partir du bois, il contient
toujours de la cellulose mais aussi de la lignine qui jaunit en vieillissant.
La pâte à papier tirée du bois est traitée
de façon :
- soit mécanique : la fibre de bois est râpée et on
enlève le plus de lignine possible (traitement utilisé pour
les journaux, les magazines, les livres de poches
bref, tout ce qui
va jaunir en vieillissant)
- soit chimique : la lignine est dissoute pour ne garder que la cellulose
(ce traitement est utilisé pour les livres).
2 Evolution de la fabrication du papier
Le papier européen est fabriqué jusqu'au 18ème siècle
avec de vieux chiffons. La pénurie de chiffons aidant, le matériau
de base de la pâte à papier devient le bois à partir
du 19ème siècle. Le papier contient donc à partir
de ce moment de la cellulose et de la lignine.
3
Le papier de l'estampe japonaise
Le support de l'estampe japonaise est un papier végétal,
le washi, fabriqué à la main avec les fibres de certaines
plantes de la famille du mûrier. Il ne contient que de la cellulose.
Pour fabriquer la pâte, on retire l'écorce noire des branches
pour ne conserver que la moelle de couleur jaunâtre. Cette matière
est cuite, blanchie, nettoyée, battue et étendue dans un
moule pour composer une feuille.
L'estampes japonaise a deux particularités
:
- Les pigments qui la colorent sont délayés à l'eau.
- L'estampe est imprimée par " frottage " manuel sur
l'envers, l'endroit étant au contact du bloc de bois gravé
chargé de couleur (on n'utilise pas de presse, même manuelle).
Donc le papier support de l'estampe doit être particulièrement
absorbant afin de faciliter la pénétration des couleurs
et résistant car une même feuille est " pressée
" par frottage jusqu'à 30 fois (une fois par couleur).
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Pour
aller plus loin :
a) Les plantes traditionnelles dont on tire les fibres pour le papier
fabriqué au japon sont le kozo (Broussonentia Kajinoki), le gampi
ou le mitsumata.
b) Lors du processus d'impression, l'imprimeur frotte le dos de l'estampe
avec le " baren ", tampon de fibres végétales,
de façon circulaire pour que le bois coloré imprime le papier.
c)
Voir photo de fabrication du papier japonais sur l'excellent site
http://www.druckstelle.info/fr/papier.htm
4
Le contenant de protection et les matériaux d'encadrement : un
danger éventuel pour les uvres sur papier
La
présence de lignine (voir ci-dessus) dans le papier entraîne
sa dégradation. On constate ainsi les phénomènes
suivants :
- Le papier jaunit rapidement en vieillissant, la lumière faisant
jaunir les fibres de lignine.
- Quand la lignine se dégrade, elle produit des composés
acides qui attaquent le papier.
Le
papier qui produit de l'acide s'auto-détruit et donc détruit,
s'il est contenant, un document qu'il est censé protéger.
Conserver des estampes à long terme dans des chemises en papier
acide ou les encadrer en utilisant des matériaux acides sont donc
de mauvais choix.
B
LES CARACTERISTIQUES DU PAPIER A L'ORIGINE DE SA FRAGILITE
Caractéristiques
du papier
Le papier a une forte capacité à absorber :
- l'acide du papier qui le protège,
- l'humidité,
- la pollution atmosphérique.
De plus,
le papier est sensible à la lumière et à la chaleur.
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1
Capacité à absorber l'acide du papier qui le protège
Le papier absorbe les liquides et les gaz donc les acides de source externe
sont absorbés. Ils viennent de contenants de mauvaise qualité,
de matériaux d'encadrement, de colles ou de rubans adhésifs.
2
Capacité à absorber l'humidité
Le papier fait partie des matériaux dits " hygroscopiques
" comme le tissu, le bois, le cuir ou l'ivoire. Ces matériaux
absorbent la vapeur d'eau si l'humidité relative augmente. Donc
ils gonflent ou se rétractent selon le taux l'humidité présent
dans l'air.
Conséquences :
- Si le papier est acide, sa dégradation s'accélère
dans un environnement humide.
- Les " rousseurs " d'un papier dues à l'accumulation
de poussière peuvent foncer.
- Un papier qui a été exposé à une forte humidité
devient cassant car il perd de sa souplesse et de sa solidité.
Ce dommage est irréversible.
La présence d'humidité induit un risque de moisissure.
Les moisissures secrètent des enzymes, transforment le substrat
en nourriture et rejettent des déchets qui tachent le papier.
Pour aller plus loin :
a) L'idéal pour la conservation du papier est une humidité
relative comprise entre 30% et 50%.
C'est le taux d'humidité maintenu normalement dans une salle d'exposition
d'un musée.
b)
La définition de l'humidité relative
L'humidité relative est quantité de vapeur d'eau qu'un volume
d'air donné contient à une température donnée
(humidité absolue) divisée par la quantité maximale
de vapeur d'eau que ce même volume peut contenir à la même
température (humidité de saturation). Cette relation est
exprimée en pourcentage.
HR = HA /
HS x 100
HA : humidité absolue (g d'eau / g d'air)
HS : humidité de saturation (g d'eau / g d'air)
HR : humidité relative (en %)
Pour
clarifier le propos, prenons l'exemple du taux d'occupation d'une salle
et avec 2 hypothèses :
" 90 places sont occupées sur 100 " : on illustre ainsi
90% d'humidité relative.
" Des gens sont assis en plus dans l'escalier quand la salle est
pleine " : illustrerait l'hypothèse où le taux d'humidité
de saturation est atteint.
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3
Capacité à absorber la pollution atmosphérique
Des
effets néfastes cumulatifs :
La dégradation chimique provenant de la présence de composés
acides s'accélère en cas d'humidité importante et
de pollution atmosphérique.
Donc plus le papier est acide, plus il est sensible à la pollution.
Pour
aller plus loin :
Détails sur la pollution atmosphérique
:
a) Quand elle est urbaine, elle comprend les oxydes d'azotes (industrie)
et de souffre (voitures) qui se transforment en acides et pénètrent
les matières poreuses. L'ozone, lui, attaque les colorants organiques.
b) Quand elle provient des intérieurs : elle est liée à
la dégradation des matériaux de construction, d'ameublement
(vernis, moquettes, peintures
) ou des produits d'entretien.
Les musées sont très attentifs au filtrage de l'air venu
du dehors et ne permettent au contact des uvres que des matériaux
qui ne se dégradent pas en dégageant des produits chimiques.
4
Sensibilité à la lumière
Le papier est sensible :
- à la lumière visible,
- aux rayons infrarouges (IR),
- aux rayons ultraviolets (UV).
La lumière visible est d'origine naturelle ou électrique.
Ces 2 sources de lumière émettent des rayonnements.
Le rayonnement infrarouge et le rayonnement ultraviolet appartiennent
à la lumière invisible. Ils ne sont pas nécessaires
à la vision et sont nuisibles.
Conséquences
:
-
Une forte lumière naturelle ou électrique décolore
les pigments ou les encres.
-
Les rayons infrarouges produisent de la chaleur et dégradent le
papier en le desséchant.
-
Pour faire simple, les rayons ultraviolets (UV) frappent les objets avec
la même force que celle utilisée pour qu'ils se maintiennent.
Ils ont donc une forte activité photochimique. Soumis aux ultraviolets,
la matière se casse et les couleurs peuvent virer.
Ce sont eux qui jaunissent les papiers à base de bois en agissant
sur la lignine. (Ce sont eux qui jaunissent aussi les vernis des tableaux.)
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Pour
aller plus loin :
a) La lumière, au sens large, visible et invisible est composée
des ondes électromagnétiques comprises entre 300 et 700
nanomètres. Les 3 parties principales du spectre des ondes électromagnétiques
sont :
- la lumière visible, (longueurs d'ondes comprises entre 400 nm
et 700 nm)
- le rayonnement infrarouge (pour des longueurs d'ondes > à
700 nm),
- le rayonnement ultraviolet (longueur d'onde < à 400 nm).
b)
La lumière se mesure en lux.
La dose de lumière idéale à laquelle sont soumises
les uvres graphiques sur papier dans les musées (dessins
ou estampes japonaises très anciennes) est 200 lux, 3000 heures
par an.
5
Sensibilité à la chaleur
La chaleur accélère les réactions chimiques qui causent
dégradation du papier. Il donc est exclu d'accrocher un document
encadré au-dessus d'un radiateur.
Lumière
et chaleur
La lumière naturelle est une lumière froide : 43% de lumière
visible, 6% d'UV, 51% d'infrarouge.
Une lampe à incandescence produit une lumière très
chaude : 10% de lumière visible, 1% d'UV, 89% d'infrarouge. (Elle
consomme beaucoup d'énergie pour produire très peu de lumière,
raison pour laquelle elle va disparaître.)
Il est donc déconseillé d'éclairer directement un
document encadré avec une source lumineuse qui dégage des
rayons infrarouges, cas de toutes les lampes à incandescence :
ampoule électrique, projecteur, halogène
6
Autres caractéristiques
Le
papier se tache au contact de la poussière et de l'humidité.
On nomme ces taches les "rousseurs".
Le
papier est un régal pour les insectes (poissons d'argent, certains
anobides..) et les rongeurs.
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II
LA CONSERVATION DES ESTAMPES : STOCKAGE ET ENCADREMENT
Le bilan
fait ci-dessus concernant la fragilité du papier ne doit pas
dissuader de collectionner des uvres graphiques. Il est très
simple de prendre quelques précautions de base pour les conserver
et les encadrer de façon à assurer une totale pérennité
de leur état.
En résumé, les précautions de base :
- pas de stockage dans un grenier ou un sous-sol,
- pas d'utilisation de chemises, de boîtes ou de matériaux
d'encadrement en papier ou carton acide,
- pas d'accrochage trop près d'une fenêtre,
- pas d'accrochage trop près de lampes à lumière
chaude (projecteurs, halogènes
) ou d'une source de chaleur
(radiateur, baie vitrée..)
La règle
de base, en matière de conservation et d'encadrement, est de
n'utiliser que des papiers ou cartons neutres donc sans acide et même
légèrement alcalins.
A STOCKAGE
DES ESTAMPES ET AUTRES OEUVRES SUR PAPIER
Le
terme " stockage " est ici synonyme de rangement.
Les conseils donnés dans ce chapitre sont également adaptés
à la conservation/protection des photographies.
L'utilisation
de chemises et de boîtes permet de protéger les estampes
et autres papiers précieux de la poussière, de la lumière
et de la pollution atmosphérique.
Les
matériaux de conservation sont de qualité variable et leur
prix varie avec la qualité. En général, ils nécessitent
d'être choisis en fonction de la valeur, monétaire ou sentimentale,
de l'estampe.
1
Conservation dans des chemises ou des
sous-chemises de papier
a) Le must (et le plus cher)
Les papiers de conservation à long terme de haute qualité
portent des appellations particulières : qualité "
musée ", qualité " conservation " ou qualité
" archives ". Ils sont parfaits mais ils sont chers. Ce sont
le plus souvent des papiers fabriqués à partir de pâte
de fibres de coton et qui ne contiennent ainsi que de la cellulose. Ce
papier est dit " chiffon " ou " pur chiffon ". Certains
papiers renferment même une réserve alcaline pour absorber
l'acidité des papiers et de la pollution atmosphérique.
b)
De qualité et abordable
Etant donné le prix des contenants cités ci-dessus, on peut
simplement investir dans l'achat de matériaux de qualité
supérieure en ce qui concerne les protections primaires (chemises,
sous-chemises, enveloppes) et les protections secondaires (boites d'entreposage).
Il s'agit de protections primaires et secondaires fabriquées en
papier dit " permanent ".
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La
notion de papier permanent
Le
papier dit "permanent" est stable physiquement et chimiquement
sur une longue période. Il est fabriqué à partir
de pure cellulose, sans pâte de bois mécanique. Il ne contient
aucun composé acide.
Il résiste aux détériorations provoquées par
l'humidité, la chaleur et tous les produits délétères.
Son pH minimum est de 7,5.
Attention
: la simple neutralité d'un papier ne suffit pas à garantir
sa permanence.
Il existe dans certains papiers neutres, des impuretés comme la
lignine ou des additifs instables. A long terme, ceux-ci peuvent se fragiliser
et devenir cassant. Une raison de plus pour choisir un papier dit "permanent".
Une
chemise coûte entre 1 € et 2 € pour un papier permanent
dont le pH est 8,5.
Pour
aller plus loin :
Le pH se mesure sur une échelle 0 à 14 :
- 0 à 6 pH acide
- neutralité à 7
- 8 à 14 pH alcalin
Le pH minimum pour un papier permanent est de 7,5.
2
Conservation dans des enveloppes de polyester qui s'ouvrent sur un
ou 2 côtés
L'avantage est de voir l'oeuvre par transparence.
Attention : la pochette polyester est déconseillée pour
la protection d'une uvre à surface pulvérulente (fusain,
pastel, craie) à cause de l'électricité statique
qui va attirer et décoller les particules.
a) Le must : le Du Pont Milar polyester qui a passé brillamment
le test du " silver tarnish ".
(Le test du " silver tarnish " : il teste la présence
ou l'absence de matériaux susceptibles de ternir ou de tacher l'argent).
Une enveloppe coûte autour de 30 €.
b)
De qualité et abordable
Les enveloppes polyester plus courantes mais de qualité "
archive ", en film polyester Mélinex par exemple coûtent
entre 17 € et 25 €.
3 Les boîtes de conservation et de protection
La conservation à plat des estampes japonaises, trop petites pour
être roulées autour d'un noyau, nécessite l'utilisation
de boîtes de stockage.
a) Le must : les boîtes "de collection"
Ces boites sont plus chères car elles respectent de façon
draconienne les normes de la conservation préventive.
Dans ce cas, les cartons sans acide ont une quantité de lignine
inférieure ou égale à 1% et l'agent utilisé
pour encoller la pâte à bois est de nature non acide. Il
contient de plus une réserve alcaline qui protégera contre
l'acidification du à la dégradation du résidu de
lignine. L'intérieur des boites est doublé de papier permanent.
Elles coûtent entre 90 € et 110 €.
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b)
Les boîtes de qualité et abordables.
Elles sont aussi adaptées à la conservation des documents
graphiques que photographiques. Elles sont fabriquées à
base de pâtes chimiques blanchies garanties non acides. Le carton
contient une réserve alcaline. Les produits de collage sont neutres.
Le pH est de 7,5 - 8,5.
Elles coûtent entre 25€ et 45 €.
De toute façon, il faut éviter
pour ranger ses estampes sur le long terme :
- le papier cristal,
- le papier d'emballage courant (certains papiers de soie) manufacturé
à base de pâte à bois mécanique ou pâte
à bois chimique non purifiée,
- Les pochettes transparentes en PVC,
- Le carton ondulé brun.
B ENCADREMENT
DES ESTAMPES
1
Définitions
Le passe-partout
Le passe-partout est le tour de carton épais de quelques millimètres
qui encadre une lithographie, une gravure, un dessin ou une photo. Sa
fonction est d'isoler l'uvre du verre de protection en permettant
la création d'un espace où l'air circule entre les deux
surfaces.
Il a aussi un rôle de mise en valeur de l'uvre encadrée.
Le bord intérieur du passe-partout est taillé en biseau
créant ainsi une impression de profondeur.
La
marie-louise (pour information)
Il ne faut pas confondre le passe-partout avec la marie-louise dont l'aspect
est très voisin mais qui s'utilise pour l'encadrement des uvres
peintes qui ne nécessitent pas de vitre de protection. La marie-louise
n'a donc qu'un rôle esthétique de mise en valeur de la toile
ou du panneau peint. Elle est souvent recouverte de toile.
Le
porte-image
C'est une cartonnette qui sépare l'uvre et le carton de fond
du cadre.
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2
Conseils d'encadrement
a) Ce qu'il faut demander à votre encadreur
(mais il y a de fortes chances pour que ce soit lui qui vous
le propose) :
. La présence d'un passe-partout pour éviter le contact
entre la vitre et l'uvre.
. Que
soient confectionnés dans un carton non acide (pH neutre ou légèrement
alcalin) :
<<- le passe-partout,
<<- le porte-image (cartonnette qui
sépare l'uvre et le carton de fond du cadre).
En
principe, ces exigences font partie des règles de base que l'encadreur
va respecter automatiquement. Il suffit juste de lui poser la question
pour s'en assurer.
b)
La vitrerie de protection
Il faut éviter le choix d'une vitre anti-reflet car la présence
du passe-partout crée une distance entre l'uvre et la vitre,
ce qui a pour conséquence une vision floue.
Le
verre traité anti-UV (ultraviolets) a son utilité car le
verre standard ne filtre qu'une petite partie des UV.
Mais vu son prix, il est à réserver à des uvres
de grande valeur (monétaire ou sentimentale) que l'on désire
toutefois faire encadrer.
3
Encadrer une estampe japonaise
a) La largeur du passe-partout et sa couleur
sont une affaire de goût.
Pour une estampe japonaise d'environ 29 cm x 42 cm, le passe-partout peut
varier de 4 à 8 cm. On peut préférer une couleur
neutre comme le blanc cassé ou le beige clair. Mais, dans certains
cas, une teinte rappelant celle d'un détail ou tout coloris en
harmonie avec la couleur dominante de l'estampe peut offrir un ensemble
très agréable à l'il.
b)
Le choix de la baguette d'encadrement (le cadre)
Le choix de la baguette d'encadrement est également très
large et rien n'est imposé dans ce domaine où le rapport
esthétique / coût est le critère déterminant.
- le bois laqué noir : classique, élégant, universel,
économique,
- le bois clair : sobre, élégant, économique, souvent
utilisé dans les galeries.
Les 3 choix suivants (donnés pour l'exemple) sont plus sophistiqués
et plus chers :
- une baguette fine imitant la tige du bambou,
- une mouluration droite, dorée avec un reflet de couleur qui casse
la banalité du doré,
- un bois mouluré non verni et teinté dans une couleur rappelant
la couleur dominante de l'estampe.
c)
Intérêt de laisser apparentes les marges les marges de
l'estampe japonaise
Il est important de ne pas cacher les mentions gravées dans les
marges. Celles-ci concernent :
- le titre de l'estampe,
- la série à laquelle elle appartient,
- la date à laquelle les bois ont été gravés,
- la signature et/ou le sceau de l'artiste
- le sceau de l'éditeur.
Il convient
alors d'étudier avec l'encadreur comment les laisser apparentes
quitte à faire un encadrement asymétrique (le passe-partout
est alors décalé).
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Exemple
d'encadrement sur le stand de la galerie The art of Japan (Washington)
à la foire de l'IFPDA
- sobrieté d'une baguette fine de bois brun et mat,
- élégance d'une baguette plus large laquée
noire.
Pour
aller plus loin :
Ces deux estampes de Goyo Hashiguchi ont été exposées
par la galerie The art of Japan à la foire organisée
par l'International Fine Print Dealers Association (IFPDA) en
novembre 2009 à
New-York.
Pour information " Beauté se poudrant " (1920)
était proposée à 39 500$ et " Jeune
fille se coiffant " (1918) à 79 500$. Les prix très
élevés s'expliquent par le fait que ces estampes
ont été réalisées sous le contrôle
de Goyo lui-même.
Voir
ces estampes agrandies sur
la page" Exposition" (portraits
de femmes)
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d)
Budget indicatif à prévoir chez un bon encadreur
Entre 50 € et 55 € pour une estampe japonaise de 27,5 cm x 40,5
cm, avec :
- un passe-partout non acide,
- un carton de fond non acide,
- une vitre standard,
- un cadre en baguette laquée noire.
4
Accrochage de l'estampe : éloignée d'une source de lumière
ou d'une source de chaleur
Nous avons vu dans la première partie que :
-
Une forte lumière naturelle ou électrique décolore
les pigments et les encres.
- Les rayons ultraviolets (UV) contenus dans la lumière naturelle
" cassent " la matière et font virer les couleurs. Ce
sont eux qui jaunissent les papiers à base de bois et les vernis
des tableaux.
- Les rayons infrarouges (lumière naturelle et électrique)
produisent de la chaleur et dégradent le papier en le desséchant.
Il
faut donc éloigner l'estampe d'une source lumineuse de type lampe
à incandescence ou lumière du soleil directe.
Il est donc déconseillé d'éclairer directement
un document encadré avec une source lumineuse qui dégage
des rayons infrarouges telles toutes les lampes à incandescence
: ampoule électrique, projecteur, halogène
Il est bien sûr déconseillé d'accrocher une estampe
à un endroit où elle peut être frappée sans
protection par les rayons du soleil. Il n'est pas facile d'utiliser chez
soi des protections pour limiter la lumière naturelle. Les musées
ont des vitrages feuilletés ou des filtres collés sur les
vitrages anciens.
Il est difficile d'avoir des systèmes d'éclairages limitant
le rayonnement UV (ultraviolet) et IR (infrarouge), beaucoup trop onéreux,
à moins de conserver encadrées des estampes de grande valeur.
De même, l'utilisation d'une vitre anti UV pour protéger
une uvre encadrée est à réserver aux uvres
de prix car ce type de verre est très coûteux.
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Il
ne faut pas accrocher l'estampe au-dessus d'une source de chaleur.
La chaleur accélère les réactions chimiques qui causent
la dégradation du papier, le dessèche et le rend cassant.
Il est donc exclu d'accrocher un document encadré au-dessus d'un
radiateur.
Rappels
:
La lumière naturelle est une lumière froide : 43% de lumière
visible, 6% d'UV, 51% d'infrarouge.
Une lampe à incandescence produit une lumière très
chaude : 10% de lumière visible, 1% d'UV, 89% d'infrarouge.
SOURCES
DE CET ARTICLE:
- Cours de conservation des oeuvres - 2ème cycle de l'Ecole du
Louvre (cycle de Muséologie)
- Site du ministère de la Culture :
http://www.culture.gouv.fr/culture/conservation/dswmedia/fr/txt_envi.htm#01degradationbiologique
©
Bettina Vannier
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