Une estampe d'Utamaro (1753-1806),
nom de famille kitagawa
Titre : Beautés de la classe supérieure
Série : Coutumes des beautés des
3 classes sociales
Durant la période Edo, les classes sociales étaient
très marquées et leurs différences de statut
étaient totalement acceptées par la population japonaise.
Dans cette série, Utamaro dépeint avec son talent
habituel, les femmes des 3 classes sociales. Cette estampe présente
une femme de l'aristocratie.
Une femme en kimono richement décoré est debout
son éventail à la main tandis qu'une femme simplement
vêtue est agenouillée à ses cotés dans
une attitude de soumission.
Entre les deux femmes, est posé un koto, instruments à
cordes. La femme à genoux tient dans ses mains un grattoir
en ivoire destiné à faire vibrer les cordes de soie
du koto.
Chaque détail suggère le raffinement. La musicienne
est traitée comme un faire-valoir de la toute-puissance
de sa maitresse. Une boite faite de bois laqué est ouverte
sur une pièce de soie et une cage à insecte de forme
sophistiquée figure au premier plan.
Réédition ancienne (1950) avec des
bois regravés
Editeur : Adachi (Voir plus bas)
Au dos de l'estampe :
- le sceau de l'éditeur ADACHI en caractère hiragana
- le mention "Hanken shoju" (signifiant "copyright")
Date de la première publication : 1794
Editeur d'origine : Wakasaya
Etat : Parfait.
Format oban : 39,2 cm x 26,7 cm (UK222)
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aux estampes Ukiyo-e en vente
Le savoir-faire de l'éditeur ADACHI
La maison Adachi, dont le nom officiel est " l'Institut
Adachi de la gravure sur bois ", est spécialisée
dans les rééditions d'estampe japonaises Ukiyo-e depuis
1925. Adachi est un des éditeurs les plus renommés du
20ème siècle. Ses estampes sont réalisées
avec un niveau de qualité extrême : respect des couleurs
et restitution parfaite des détails grâce à un travail
admirable de gravure et d'impression.
Les estampes d'Adachi portent toujours son sceau sur le verso.
Les rééditions de Toyohisa Adachi reproduisent
quelquefois un exemplaire original unique, les autres ayant disparus.
D'autres éditeurs en ont fait aussi leur spécialité
comme Enji Takamizawa et Shozaburo Watanabe.
Voici quelques exemples de l'utilisation des rééditions
de ces grands éditeurs par les auteurs spécialistes de
l'Ukiyo-e :
James A. Michener (spécialiste et possesseur d'une
des plus belles collections du monde) se sert d'une estampe de Kuniyoshi
réalisée par Adachi comme exemple dans " the floating
world " car " aucun exemplaire de cette estampe tragique n'était
accessible aux U.S.A. "
Dans l'article de Richard Lane, le plus grand spécialiste de
l'estampe japonaise, au sujet d'une estampe d'Hiroshige (Kambara) dans
le livre de Jack Hillier
" Essays on Japanese Art " en 1982, il est dit : " le
travail récent des 2 chefs de file dans la rééditions
d'estampes Ukiyo-e, messieurs Adachi et Takamizawa, présente
de façon surprenante un intérêt pour notre étude
des originaux ".
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Sceau Adachi
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Cette estampe est une réédition ancienne.
Les rééditions sont réalisées
avec les méthodes traditionnelles chez des éditeurs qui
sont à la fois des érudits et des artistes.
Le modèle n'est pas, dans ce cas, le dessin de l'artiste mais un
tirage original d'époque. Un graveur a gravé les blocs de
bois : un bloc de bois pour le trait de contour puis un par couleur. Le
travail de gravure est effectué trait pour trait.
Ensuite, un imprimeur a encré le bloc gravé portant le motif
de la couleur à poser la première. Il a imprimé le
papier végétal de façon traditionnelle par application
de la feuille sur le bloc encré et frottage au baren (tampon fait
de lamelles de bambou) sur le dos de la feuille pour faire pénétrer
l'encre dans les fibres. Il a répété cette action
autant de fois qu'il y a de couleurs en pratiquant ainsi de la teinte
la plus sombre à la teinte la plus claire.
Ces estampes ont l'avantage d'être identiques aux originaux qui
peuvent valoir actuellement plusieurs milliers d'euros.
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