Dos de l'estampe
     

Une estampe Kiyonaga (1752 - 28 juin 1815), nom de famille Torii

Titre : Courtisanes de Tachibana dans une bourrasque de vent

Série : Une comparaison des beautés à la mode des quartiers de plaisir

L'artiste
Dans la série Tosei yuri bijin awase, Kiyonaga décrit les coutumes des différents quartiers de plaisir qui fleurissent à Edo (Tokyo) tels Yoshiwara, Tachibana-do, Fukagawa, Nakasu, Shinangawa et Honjo. L'estampe représente deux courtisanes de la Tachibana-cho dans le quartier de Nihonbashi et leur servante. Dans cette rue, étaient implantées des maisons de plaisir et les trottoirs étaient envahis de prostituées dites kagema (" les marcheuses " qui travaillaient dans la rue).
Cette rue était bordée aussi par des boutiques de fleurs où se fournissaient les pèlerins qui visitaient le temple Nishi Honganji situé tout près. Tachibana-cho veut dire la " rue où on propose des fleurs ". Dans cette estampe, les deux jeunes femmes luttent contre le vent, leur servante a fermé les ombrelles et les porte à la main.
Les couleurs sont typiques de Kiyonaga à cette période, les motifs des kimonos sont ceux à la mode à cette période motifs géométriques sur le kimono de la courtisane la plus âgée, motifs répétitifs du obi de la plus jeune. Les canons de représentation de la femme chez Kiyonaga sont les mêmes que ceux des sculptures de la Grèce hellénistique, la tête représente 1/8ème du corps, d'où résultent des silhouettes très longilignes.
Kiyonaga a étudié à l'école Torii sous l'enseignement du maitre qui en avait la direction. Il est devenu un grand artiste de l'ukiyo-e dans les années 1780. Après la mort de Kiyomisu, son maitre, kiyonaga est devenu le chef de l'école à son tour, 4ème dans la lignée des maitres.
Kiyonaga, Utamaro et Eishi sont considérés comme les 3 maitres de la représentation féminine de l'Ukiyo-e. Kiyonaga étant le plus ancien, c'est lui qui a influencé ses cadets.

Réédition ancienne (1950) avec des bois regravés

Editeur : Adachi (Voir plus bas)
Au dos de l'estampe :
- le sceau de l'éditeur ADACHI en caractère hiragana
- le mention "Hanken shoju" (signifiant "copyright")

Date de la première publication : vers 1785

Etat : Une ride verticale de 3 cm à partir du bord inférieur.
Très bon état général.

Format oban : 39,3 cm x 26,9 cm (UK221)

 

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Sceau Adachi

 


 

 

 

 

 

Cette estampe est une réédition ancienne.

Les rééditions sont réalisées avec les méthodes traditionnelles chez des éditeurs qui sont à la fois des érudits et des artistes.
Le modèle n'est pas, dans ce cas, le dessin de l'artiste mais un tirage original d'époque. Un graveur a gravé les blocs de bois : un bloc de bois pour le trait de contour puis un par couleur. Le travail de gravure est effectué trait pour trait.
Ensuite, un imprimeur a encré le bloc gravé portant le motif de la couleur à poser la première. Il a imprimé le papier végétal de façon traditionnelle par application de la feuille sur le bloc encré et frottage au baren (tampon fait de lamelles de bambou) sur le dos de la feuille pour faire pénétrer l'encre dans les fibres. Il a répété cette action autant de fois qu'il y a de couleurs en pratiquant ainsi de la teinte la plus sombre à la teinte la plus claire.
Ces estampes ont l'avantage d'être identiques aux originaux qui peuvent valoir actuellement plusieurs milliers d'euros.

     
           
Le savoir-faire de l'éditeur ADACHI

La maison Adachi, dont le nom officiel est " l'Institut Adachi de la gravure sur bois ", est spécialisée dans les rééditions d'estampe japonaises Ukiyo-e depuis 1925. Adachi est un des éditeurs les plus renommés du 20ème siècle. Ses estampes sont réalisées avec un niveau de qualité extrême : respect des couleurs et restitution parfaite des détails grâce à un travail admirable de gravure et d'impression.
Les estampes d'Adachi portent toujours son sceau sur le verso.

Les rééditions de Toyohisa Adachi reproduisent quelquefois un exemplaire original unique, les autres ayant disparus. D'autres éditeurs en ont fait aussi leur spécialité comme Enji Takamizawa et Shozaburo Watanabe.

Voici quelques exemples de l'utilisation des rééditions de ces grands éditeurs par les auteurs spécialistes de l'Ukiyo-e :

James A. Michener (spécialiste et possesseur d'une des plus belles collections du monde) se sert d'une estampe de Kuniyoshi réalisée par Adachi comme exemple dans " the floating world " car " aucun exemplaire de cette estampe tragique n'était accessible aux U.S.A. "
Dans l'article de Richard Lane, le plus grand spécialiste de l'estampe japonaise, au sujet d'une estampe d'Hiroshige (Kambara) dans le livre de Jack Hillier
" Essays on Japanese Art " en 1982, il est dit : " le travail récent des 2 chefs de file dans la rééditions d'estampes Ukiyo-e, messieurs Adachi et Takamizawa, présente de façon surprenante un intérêt pour notre étude des originaux ".


         
           
         
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
           
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