Une estampe d'HIROSHIGE
(1797-1858)
Nom de famille Utagawa
Série : 8 vues de Kanazawa
Titre : Soir
de neige à Uchikawa
Réédition
de 1920
Editeur : Goyo HASHIGUCHI
Etat
: parfait.
Format
oban : 29,5 cm x 19,4 cm (HG54)
Goyo
et l'art de la réédition d'estampes Ukiyo-e des grands artistes
Goyo Hashiguchi (1880-1921) est un maître incontesté du mouvement
Shin-Hanga du 20ème siècle, célèbre pour ces
portraits de femmes (voir
exemples ici).
Mais une partie de son uvre est composée de copies de chefs
d'uvre classiques de l'âge d'or de l'Ukiyo-e réalisées
en 1920.
Il a d'abord soigneusement recopié l'original pour créer
un dessin préparatoire qui a servi à la gravure des bois
et qui a été détruit durant ce processus. Il est
à noter que les rééditions par Goyo sont toujours
d'un format inférieur à l'original. A cette époque,
les amateurs d'estampes étaient plus sensibles à la beauté
et au respect du motif qu'à une fidelité totale au modèle.
Les bois ont été ensuite gravés dans son atelier
et l'impression supervisée par lui-même. Elles sont toujours
authentifiées par le sceau circulaire Goyo (voir ci-dessous) qui
atteste une copie parfaite.
Goyo avait fondé son atelier en 1918 et avait recruté son
graveur et son imprimeur pour réaliser ses estampes Shin hanga
et ses rééditions d'Ukiyo-e. Il travaillait lui-même
à l'impression. Il est décédé très
jeune en 1921 des suites d'une méningite.
Hiroshige
et l'estampe de paysage
Vers
1830, les débuts du tourisme vont entrainer le développement
de l'estampe de paysage. La bourgeoisie aisée parcourt
les routes. Les premiers guides touristiques étaient écrits
déjà au 18ème siècle. La contemplation
de sites célèbres en voyageant ou en achetant des
estampes devient d'un interêt majeur dans un pays fermé.
En effet, les shogun successifs (gouverneurs militaires) de la
famille Tokugawa interdirent aux japonais de quitter le Japon
sous peine de mort et ce entre 1635 et 1853.
Hiroshige a multiplié les séries décrivant
les relais jalonnant les grandes routes, ou celles montrant ce
que les japonais appellent des " meisho " ou vues des
sites célèbres. Quand il décrit les voyageurs
ou les résidents de ces lieux, ses représentations
s'apparentent à des croquis pris sur le motif par leur
coté vivant et spontané.
Il marque aussi dans ses dessins le passage des saisons, neige
abondante en hiver, floraisons du printemps ou pluies d'orage
de l'été.
Il a puisé son inspiration dans ses quelques cheminements
sur les routes du japon mais surtout dans ses lectures des romans
et guides touristiques qui fleurissaient à cette époque
tant les japonais partaient avec avidité à la découverte
de leur pays.
Avant lui, le paysage était une composition symbolique,
codifiée, qui suivait encore les canons de représentation
de la peinture chinoise. Grâce à Hiroshige, l'approche
descriptive entre enfin dans l'estampe. Ce réalisme est
en résonnance avec les goûts du public de l'estampe
car aucune forme d'érudition n'est nécessaire pour
apprécier ces images.
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estampe est une réédition ancienne.
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Les rééditions sont réalisées avec les
méthodes traditionnelles chez des éditeurs qui sont
à la fois des érudits et des artistes.
Le modèle n'est pas, dans ce cas, le dessin de l'artiste
mais un tirage original d'époque. Un graveur a gravé
les blocs de bois : un bloc de bois pour le trait de contour puis
un par couleur. Le travail de gravure est effectué trait
pour trait.
Ensuite, un imprimeur a encré le bloc gravé portant
le motif de la couleur à poser la première. Il a imprimé
le papier végétal de façon traditionnelle par
application de la feuille sur le bloc encré et frottage au
baren (tampon fait de lamelles de bambou) sur le dos de la feuille
pour faire pénétrer l'encre dans les fibres. Il a
répété cette action autant de fois qu'il y
a de couleurs.
Ces estampes ont l'avantage d'être identiques à des
originaux qui peuvent valoir actuellement plusieurs milliers d'euros.
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