Une
estampe d'HIROSHIGE (1797-1858)
Nom de famille Utagawa
Série
"Les 53 relais du Tokaido"
Titre : Planche
n°34 - Realis de Futagawa
Editeur d'origine : Takenouchi Magohachi (Hoeido)
Date de la première publication : 1831 - 1834
Réédition
entre 1911 et 1925
Editeur
: Enji Takamizawa Hanga (cachet au dos)
Pour l'ère Taisho (1912-1926), l'éditeur Takamizawa
est le plus célèbre éditeur japonais
spécialisé dans la réédition de chef-d'uvres
classiques. Connu pour n'employer que des pigments et un papier
végétal identiques à ceux utilisés
durant l'époque Edo, il s'attache à s'entourer des
meilleurs artisans graveurs et imprimeurs de son époque.
Les rééditions de Takamizawa sont de tellement bonne
qualité que Shozaburo Watanabe, l'éditeur initiateur
du mouvement Shin hanga, l'appelait " le démon
de la reproduction ". En effet, les frères Takamizawa
vendaient à cette époque des rééditions
pour des originaux et les collectionneurs ne s'en rendaient pas
compte.
Jusqu'au jour où le plus célèbre d'entre
eux, l'architecte américain Frank Lloyd Wright dénonça
la supercherie
.
Etat : parfait
Format
oban :38,2 cm x 25,7 cm (HG51)
Hiroshige
(1797-1858) et le Tokaido
Sa 1ère série des 53 relais du Tokaido est celle-ci,
publiée par Hoeido entre 1831 et 1834.
Son succès a été tel qu'Hiroshige a dessiné
près de 35 séries différentes sur ce thème
au cours de sa vie, travaillant pour plusieurs éditeurs.
D'une édition à l'autre, les relais représentés
sont en général les mêmes mais le dessin en
est totalement différent. Cette édition a été
la plus vendue à l'époque. Elle reste la plus célèbre.
Le Tokaido est l'une des 5 routes tracées à partir
de Tokyo pendant la période Edo (1603 - 1868). Le Tokaido
(littéralement " route de la mer de l'est ")
relie Tokyo à Kyoto.
Vers
1830, les débuts du tourisme vont entrainer le développement
de l'estampe de paysage. La bourgeoisie aisée parcourt
les routes. Les premiers guides touristiques datent de la fin
du 18ème siècle. La contemplation de sites célèbres,
en voyageant ou en achetant des estampes, devient d'un intérêt
majeur dans un pays qu'il est interdit de quitter entre 1635 et
1853.
Sur la route Tokaido, on parcourait 500 km en 10 à 15 jours.
La série décrit les relais où le voyageur
pouvait se reposer et se restaurer mais aussi les sanctuaires
shinto ou bouddhistes, les lieux pittoresques proches et même
certains événements des villages étapes.
On voit le petit peuple, portefaix, passeurs de gués, bonzes,
bourgeois et seigneurs, en marche ou au repos, croqués
dans des attitudes vivantes et spontanées.
On a dit longtemps qu'Hiroshige dessina cette série après
avoir parcouru la route en accompagnant une mission pour le shogun
qui devait livrer des chevaux en cadeau à l'empereur à
Kyoto. On pense actuellement qu'il a voyagé une semaine
jusqu'au relais n°19 puis qu'il a dessiné la série
d'après un guide de voyage, le Tokaido meisho zue . Ce
guide donnait beaucoup de détail sur la configuration des
lieux et permettaient d'en imaginer la disposition. Une autre
source très probable est Tokaidochu hizakurige, "
À pied sur le Tokaido", un roman picaresque écrit
par Jippenshu Ikku et publié en 12 parties entre 1802 et
1822. Ce livre a été un immense succès au
long du 19ème siècle et certaines planches de la
série l'évoquent directement.
Mais quelque soit l'origine de l'inspiration d'Hiroshige, réalité
ou littérature, ces scènes reflètent fidèlement
la vie des Japonais des années 1830.
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