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Une estampe d'HIROSHIGE
(1797-1858)
Nom de famille UTAGAWA
Série " Vues de Kyoto " (Kyoto meisho)
Passagers d'un bateau sur la rivière Yodo
Editeur d'origine : Eisendo
Date de la première publication : 1835
Editeur de ce tirage : Adachi (voir ci-contre)
Réédition des années 1970
Etat : Parfait.
Format oban : 38,2 cm x 24,7 cm (HG43)
Hiroshige
et l'estampe de paysage
Vers
1830, les débuts du tourisme vont entrainer le développement
de l'estampe de paysage. La bourgeoisie aisée parcourt les routes.
Les premiers guides touristiques étaient écrits déjà
au 18ème siècle. La contemplation de sites célèbres
en voyageant ou en achetant des estampes devient d'un interêt majeur
dans un pays fermé. En effet, les shogun successifs (gouverneurs
militaires) de la famille Tokugawa interdirent aux japonais de quitter
le Japon sous peine de mort et ce entre 1635 et 1853.
Hiroshige a multiplié les séries décrivant les relais
jalonnant les grandes routes, ou celles montrant ce que les japonais appellent
des " meisho " ou vues des sites célèbres. Quand
il décrit les voyageurs ou les résidents de ces lieux, ses
représentations s'apparentent à des croquis pris sur le
motif par leur coté vivant et spontané.
Il marque aussi dans ses dessins le passage des saisons, neige abondante
en hiver, floraisons du printemps ou pluies d'orage de l'été.
Il a puisé son inspiration dans ses quelques cheminements sur les
routes du Japon mais surtout dans ses lectures des romans et guides touristiques
qui fleurissaient à cette époque tant les japonais partaient
avec avidité à la découverte de leur pays.
Avant lui, le paysage était une composition symbolique, codifiée,
qui suivait encore les canons de représentation de la peinture
chinoise. Grâce à Hiroshige, l'approche descriptive entre
enfin dans l'estampe. Ce réalisme est en résonnance avec
les goûts du public de l'estampe car aucune forme d'érudition
n'est nécessaire pour apprécier ces images.
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Cette
estampe est une réédition ancienne.
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Les rééditions sont réalisées avec
les méthodes traditionnelles chez des éditeurs qui
sont à la fois des érudits et des artistes.
Le modèle n'est pas, dans ce cas, le dessin de l'artiste
mais un tirage original d'époque. Un graveur a gravé
les blocs de bois : un bloc de bois pour le trait de contour puis
un par couleur. Le travail de gravure est effectué trait
pour trait.
Ensuite, un imprimeur a encré le bloc gravé portant
le motif de la couleur à poser la première. Il a
imprimé le papier végétal de façon
traditionnelle par application de la feuille sur le bloc encré
et frottage au baren (tampon fait de lamelles de bambou) sur le
dos de la feuille pour faire pénétrer l'encre dans
les fibres. Il a répété cette action autant
de fois qu'il y a de couleurs.
Ces estampes ont l'avantage d'être identiques à des
originaux qui peuvent valoir actuellement plusieurs milliers d'euros.
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Le
savoir-faire de l'éditeur ADACHI
La maison Adachi, dont le nom officiel est " l'Institut Adachi de
la gravure sur bois ", est spécialisée dans les rééditions
d'estampe japonaises Ukiyo-e depuis 1925. Adachi est un des éditeurs
les plus renommés du 20ème siècle. Ses estampes sont
réalisées avec un niveau de qualité extrême
: respect des couleurs et restitution parfaite des détails grâce
à un travail admirable de gravure et d'impression.
Les estampes d'Adachi portent toujours son sceau sur le verso.
Les
rééditions de Toyohisa Adachi reproduisent quelquefois un
exemplaire original unique, les autres ayant disparus. D'autres éditeurs
en ont fait aussi leur spécialité comme Enji Takamizawa
et Shozaburo Watanabe.
Voici
quelques exemples de l'utilisation des rééditions de ces
grands éditeurs par les auteurs spécialistes de l'Ukiyo-e
:
James
A. Michener (spécialiste et possesseur d'une des plus belles collections
du monde) se sert d'une estampe de Kuniyoshi réalisée par
Adachi comme exemple dans " the floating world " car "
aucun exemplaire de cette estampe tragique n'était accessible aux
U.S.A. "
Dans l'article de Richard Lane, le plus grand spécialiste de l'estampe
japonaise, au sujet d'une estampe d'Hiroshige (Kambara) dans le livre
de Jack Hillier
" Essays on Japanese Art " en 1982, il est dit : " le travail
récent des 2 chefs de file dans la rééditions d'estampes
Ukiyo-e, messieurs Adachi et Takamizawa, présente de façon
surprenante un intérêt pour notre étude des originaux
".
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