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Une estampe d'HIROSHIGE (1797-1858)
Nom de famille UTAGAWA
Série "Les 53 relais du Tokaido"
Titre : Planche n°40 - Relais de Chiryu
Editeur d'origine : Takenouchi Magohachi (Hoeido)
Date de la première publication : 1831 - 1834
Réédition vers 1930
Etat : Couleurs et trait de contour parfaits. Une pliure dans la marge
au coin inférieur. Des mentions manuscrites au crayon noir dans
la marge inférieure. Bon état général.
Provenance : Sans doute une galerie américaine car
elle porte le cachet " Made in Japan " au dos. Les experts de
l'estampe japonaise s'accordent à dire au sujet de ce cachet qu'il
a été utilisé entre 1921 et 1941. Il a été
rendu obligatoire par les lois américaines sur l'importation pour
tous les biens en provenance du Japon.
Ce cachet n'est pas un moyen unique de dater une estampe. Mais il indique
que cette estampe a été réalisée au Japon
entre 1921 et 1941 en vue de son exportation aux USA. Les estampes qui
devaient partir pour l'Europe ou qui devaient rester au Japon ne portent
pas de cachet.
Format oban : 38,9 cm x 25,6 cm (HG42)
Hiroshige
(1797-1858) et le Tokaido
Sa 1ère série des 53 relais du Tokaido est celle-ci, publiée
par Hoeido entre 1831 et 1834.
Son succès a été tel qu'Hiroshige a dessiné
près de 35 séries différentes sur ce thème
au cours de sa vie, travaillant pour plusieurs éditeurs.
D'une édition à l'autre, les relais représentés
sont en général les mêmes mais le dessin en est totalement
différent. Cette édition a été la plus vendue
à l'époque. Elle reste la plus célèbre.
Le Tokaido est l'une des 5 routes tracées à partir de Tokyo
pendant la période Edo (1603 - 1868). Le Tokaido (littéralement
" route de la mer de l'est ") relie Tokyo à Kyoto.
Vers
1830, les débuts du tourisme vont entrainer le développement
de l'estampe de paysage. La bourgeoisie aisée parcourt les routes.
Les premiers guides touristiques datent de la fin du 18ème siècle.
La contemplation de sites célèbres, en voyageant ou en achetant
des estampes, devient d'un intérêt majeur dans un pays qu'il
est interdit de quitter entre 1635 et 1853.
Sur la route Tokaido, on parcourait 500 km en 10 à 15 jours. La
série décrit les relais où le voyageur pouvait se
reposer et se restaurer mais aussi les sanctuaires shinto ou bouddhistes,
les lieux pittoresques proches et même certains événements
des villages étapes. On voit le petit peuple, portefaix, passeurs
de gués, bonzes, bourgeois et seigneurs, en marche ou au repos,
croqués dans des attitudes vivantes et spontanées.
On a dit longtemps qu'Hiroshige dessina cette série après
avoir parcouru la route en accompagnant une mission pour le shogun qui
devait livrer des chevaux en cadeau à l'empereur à Kyoto.
On pense actuellement qu'il a voyagé une semaine jusqu'au relais
n°19 puis qu'il a dessiné la série d'après un
guide de voyage, le Tokaido meisho zue . Ce guide donnait beaucoup de
détail sur la configuration des lieux et permettaient d'en imaginer
la disposition. Une autre source très probable est Tokaidochu hizakurige,
" À pied sur le Tokaido", un roman picaresque écrit
par Jippenshu Ikku et publié en 12 parties entre 1802 et 1822.
Ce livre a été un immense succès au long du 19ème
siècle et certaines planches de la série l'évoquent
directement.
Mais quelque soit l'origine de l'inspiration d'Hiroshige, réalité
ou littérature, ces scènes reflètent fidèlement
la vie des Japonais des années 1830.
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Cette
estampe est une réédition ancienne.
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Les rééditions sont réalisées avec
les méthodes traditionnelles chez des éditeurs qui
sont à la fois des érudits et des artistes.
Le modèle n'est pas, dans ce cas, le dessin de l'artiste
mais un tirage original d'époque. Un graveur a gravé
les blocs de bois : un bloc de bois pour le trait de contour puis
un par couleur. Le travail de gravure est effectué trait
pour trait.
Ensuite, un imprimeur a encré le bloc gravé portant
le motif de la couleur à poser la première. Il a
imprimé le papier végétal de façon
traditionnelle par application de la feuille sur le bloc encré
et frottage au baren (tampon fait de lamelles de bambou) sur le
dos de la feuille pour faire pénétrer l'encre dans
les fibres. Il a répété cette action autant
de fois qu'il y a de couleurs.
Ces estampes ont l'avantage d'être identiques à des
originaux qui peuvent valoir actuellement plusieurs milliers d'euros.
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