Une
estampe originale d'HIROSHIGE (1797-1858)
Nom de famille Utagawa
Série : "8 vues d'Omi" (Omi Hakkei-no Uchi)
(Nom de la série dans le cartouche rouge)
Titre : Nuit pluvieuse à Karasaki (Karasaki
Ya-u)
(Titre dans le cartouche carré)
Réédition des années 1930
Signature : Hiroshige ga ("dessinée par Hiroshige")
et sceau à droite
Editeur d'origine : Hoeido et Eisendo
Date de la première publication : 1834
Etat : Petits plis aplatis au coin supérieur
droit beaucoup moins visibles en réalité que sur
la photographie de l'estampe. Deux petits restes de papier collés
au dos témoignant d'un montage ancien en album.
Très bon état général.
Format oban : 37,5 cm x 24,7 cm (HG125)
Un poème est contenu dans le cartouche carré : "Ailleurs
ils parleront de la musique de la brise dans le soir, celle qui
a rendu célèbre le pin de Karasaki. Mais le bruit
de la pluie couvre la voix du vent."
Retour
aux estampes d'Hiroshige en vente
Hiroshige
et l'estampe de paysage
Vers 1830, les débuts du tourisme vont entrainer
le développement de l'estampe de paysage. La bourgeoisie
aisée parcourt les routes. Les premiers guides touristiques
étaient écrits déjà au 18ème
siècle. La contemplation de sites célèbres
en voyageant ou en achetant des estampes devient d'un interêt
majeur dans un pays fermé. En effet, les shogun successifs
(gouverneurs militaires) de la famille Tokugawa interdirent aux
japonais de quitter le Japon sous peine de mort et ce entre 1635
et 1853.
Hiroshige a multiplié les séries décrivant
les relais jalonnant les grandes routes, ou celles montrant ce
que les japonais appellent des " meisho " ou vues des
sites célèbres. Quand il décrit les voyageurs
ou les résidents de ces lieux, ses représentations
s'apparentent à des croquis pris sur le motif par leur
coté vivant et spontané.
Il marque aussi dans ses dessins le passage des saisons, neige
abondante en hiver, floraisons du printemps ou pluies d'orage
de l'été.
Il a puisé son inspiration dans ses quelques cheminements
sur les routes du japon mais surtout dans ses lectures des romans
et guides touristiques qui fleurissaient à cette époque
tant les japonais partaient avec avidité à la découverte
de leur pays.
Avant lui, le paysage était une composition symbolique,
codifiée, qui suivait encore les canons de représentation
de la peinture chinoise. Grâce à Hiroshige, l'approche
descriptive entre enfin dans l'estampe. Ce réalisme est
en résonnance avec les goûts du public de l'estampe
car aucune forme d'érudition n'est nécessaire pour
apprécier ces images.
|