Une estampe originale de Yoshitoshi (1839 - 1892)
nom de famille : Tsukioka

Titre : Amanoya Rihei lié à un poteau

Série : Une sélection de 100 guerriers (Kaidai hyaku senso)
Série dessinée de juillet 1868 à mars 1869, 65 estampes ont été publiées.

Date du tirage : 1868

Editeur Ohashi (Daikyodo)

Etat : Trait de contour parfait.
Bords inférieur et droit amincis, un manque important au coin supérieur droit comblé par un doublage de papier noir (le titre de la série n'est plus lisible), rides, légères traces de coloration roses sur le corps du personnage. Etat moyen.

Format oban : 36,5cm x 24,4 cm (YT05)

Sujet : Cette série est une des premières dessinées par Yoshitoshi. Elle est connue pour ses représentations sanglantes de guerriers au combat.

Les estampes de Yoshitoshi sont souvent une ode à la violence ou au crime. Et cela pour 4 raisons :

1) Yoshitoshi Tsukioka a vécu pendant une période de turbulences et de bouleversements incroyables au Japon. Après l'ouverture forcée du pays par la flotte américaine en 1853, le Japon a connu une transition délicate. Le pays est passé d'une façon violente du Shogunat féodal à la restauration impériale. Puis une occidentalisation accélérée à partir de 1868 a entrainé les Japonais dans une lutte pour la survie au jour le jour dans un combat permanent entre tradition et modernité.

2) Yoshitoshi a été le témoin direct de la bataille d'Ueno.
En 1868, le dernier Shogun quitte le pouvoir. 2000 hommes de ses troupes ont été battues par les troupes de l'empereur dans la sanglante bataille d'Ueno. Il s'agissait en fait plutôt d'un massacre que d'un combat à armes égales car les sabres des partisans du shogun ne pouvaient rivaliser avec les fusils des soldats de l'empereur. Immédiatement après, Yoshitoshi dessine de nombreuses estampes représentants des scènes violentes souvent sur un fond noir.

3) L'artiste était d'une grande sensibilité et d'un caractère morbide, longtemps rongé par la dépression. Vivre ces événements chaotiques a sans doute détérioré un peu plus sa santé mentale. En 1873, il semble aller mieux et change son nom Tsukioka pour Taiso qui signifie " grande résurrection ".

4) Les sujets qui tournent autour du sang, du crime et du sexe se vendent bien, de la même façon que la presse dite " tabloïd " d'aujourd'hui. Les éditeurs d'estampes qui visent avant tout le succès commercial les encouragent.

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