Une estampe de
Sofu Matsuno (1899 - 1963)
Estampe originale de 1968
Série : Les 12 mois de l'année en
personnages du théâtre Nô
Titre : Le mois de Janvier
Représentation d"Okina", danse rituelle exécutée
le 4 Janvier
Date : 43ème année de l'ère Showa soit 1968
(mention dans la marge de gauche)
Editeur : Unsodo (Kyoto)
Graveur : Nagashima
Imprimeur : Shinmi
Format oban : 40 cm x 27,2 cm (SH17)
Sofu, Unsodo et Okina
Sofu Matsuno a été l'élève de
Tsukioka Kogyo (1869 - 1927) (voir les estampes UK113 et UK114)
célèbre pour avoir dessiné d'incroyables
séries d'estampes représentant des scènes
de théâtre Nô.
Unsodo a édité cette série de 12 estampes
en 1970. Six ont été dessinées par Sofu Matsuno
et six par son fils, Hideyo Matsuno.
Okina est la pièce la plus ancienne et
la plus sacrée du répertoire du Nô, mais contrairement
à d'autres pièces, Okina ressemble plus à
suite de danses qu'à une pièce véritablement
jouée. Le thème est une prière pour obtenir
bonnes récoltes et longévité. Elle puise
son style dans les rituels qui accompagnent les cérémonies
traditionnelles japonaises. On dit que les principaux acteurs
de Okina sont possédés par la présence d'un
dieu pendant toute la durée de la performance.
Le théâtre nô
Le théâtre Nô est depuis le 13ème siècle
un des styles traditionnels de théâtre japonais .
Il mélange des chroniques en vers à des pantomimes
dansées. Les costumes sont d'une grande richesse et les
acteurs portent des masques (il y a 138 masques différents).
A la différence du théâtre Kabuki divertissement
populaire par excellence, le public du Nô était jusqu'au
XIXe siècle composé d'aristocrates et de samouraïs
et soutenu par les shoguns (gouverneurs militaires du japon).
Le théâtre Nô puise dans
les drames lyriques des XIVe et XVe siècles. Son répertoire
s'est figé vers la fin du XVIe siècle. Les sujets
sont tragiques et portent sur des épisodes historiques
du Japon.
Dans une pièce de Nô, les acteurs sont accompagnés
par un petit orchestre et un chur.
Leur gestuelle est très épurée et codifiée.
Elle est ponctuée d'arrêts où le geste et
la mimique se fige. Ce sont ces moments que les dessinateurs d'estampes
choisissent en général de représenter.
Un programme complet de Nô se déroule sur une journée.
Dès le XVe siècle lors de la représentation
d'un programme, l'usage a été instauré d'intercaler
entre deux pièces de Nô un intermède comique.
Connues sous le nom de ky?gen, ces farces sont devenues inséparables
du Nô.
Le Nô fut une des premières formes d'art dramatique
à être inscrite en 2008 sur la liste représentative
du patrimoine culturel immatériel de l'humanité
de l'UNESCO.
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