Une estampe originale de type "Kuchi-e"
Jeune fille lisant une lettre
Date du tirage : entre 1895 et 1915
Etat : Couleurs et traits de contour parfaits. Trace de deux plis
horizontaux aplatis, habituels sur un Kuchi-e. Salissures au coin
inférieur gauche où le papier est aminci et une
tache à la moitié de l'estampe près du bord
inférieur.
Bon état général.
Technique particulière : les cheveux sont traités
en shomen-zuri
Shomen-zuri : Lustrage
des aplats de couleur noire, pour produire un effet de brillance
à la lumière. Cette opération est faite avec
un objet lisse destiné à cet usage. Traditionnellement
au Japon, les estampes étaient lustrées avec une
défense de sanglier. Cet effet est très visible
en lumière rasante.
Format aiban : 28,2 cm x 21,8 cm (UK489)
Cette estampe est un Kuchi-e.
" Kuchi " signifie bouche et " e " image en
japonais.
Les Kuchi-e sont des estampes japonaises originales utilisées
entre 1895 et 1915 comme frontispice dans les romans ou comme
image insérée dans les magazines pour illustrer
une nouvelle.
Ils servaient le plus souvent à soutenir le propos d'histoires
sentimentales.
Ils étaient conçus pour séduire un lectorat
romantique, souvent féminin, et provoquer l'envie d'acheter
le magazine ou de lire le livre. Les livres étant chers,
ils étaient souvent loués par les marchands.
Selon la taille du livre ou du magazine qu'ils accompagnaient,
ils pouvaient être pliés en deux ou en trois, ce
qui explique la présence de traces de plis.
La réalisation en est toujours très soignée.
Quelquefois sont utilisées des techniques d'impression
sophistiquées comme les rehauts de poudre de mica ou le
gaufrage.
Les plus grands artistes de l'époque ont dessiné
des Kuchi-e. Mis en difficulté par la concurrence de la
photographie et de la lithographie, les artistes de l'estampe
trouvent une nouvelle source de revenus en travaillant pour la
presse littéraire et les éditeurs de livres illustrés.
Les Kuchi-e renouvellent le genre du portrait féminin.
Ils sont emblématiques du style des années 1900
au Japon. Ils ont le charme des dessins anciens avec une touche
de modernité qui permet de les identifier.
Ils ont disparu dans les années 20, remplacés par
des images produites par impression mécanique.
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