Une estampe originale de Ginko
(actif entre 1874 et 1897), nom de famille : Adachi
Voyage d'un daimyô entre Edo et Kyoto, traversée
du Nihonbashi
Date du tirage : 12ème mois de 1889
(lisible dans le cartouche gauche : ère Meiji, 22ème
année, 12ème mois)
Signature : Ginko (2 derniers caractères
du cartouche de droite)
Etat : Couleurs et traits de contour parfaits.
Deux taches, une au-dessus du bâtiment, l'autre au niveau
d'un des pignons.
Bon état général.
Techniques particulières : Shomen-zuri sur les vêtements
de dessus des samourais, paillettes de mica sur les toits des
bâtiments.
Shomen-zuri :
Lustrage d'un aplat de couleur noire pour figurer la brillance
d'un tissu. Le lustrage rend certaines parties brillantes pour
créer un motif décoratif en contraste avec les parties
mates. L'objectif est de rendre le chatoiement de la soie noire
à la lumière. Il s'observe plus facilement en lumière
rasante.
Tirage très frais : Grain du bois visible sur le fond bleu
indiquant qu'il s'agit d'un des premiers exemplaires tirés
après la gravure des bois.
Format oban : 37 cm x 25,1 cm (UK467)
Le sujet
Cette estampe représente un daimyô, un grand seigneur
au sens féodal du terme, accompagné de ses samourais
et de ses serviteurs. Sa tête apparait entre les épaules
des marcheurs car il est assis dans son palanquin. La troupe traverse
le pont Nihonbashi.
Le pont Nihon-Bashi à Edo (littéralement "pont
du Japon", nihon=Japon, bashi=pont) est le point de départ
du Tokaido, la route qui relie Edo à Kyoto.
Edo est, jusqu'en 1868, le nom de l'actuelle Tokyo. Le 1er Shogun,
Ieyasu Tokugawa, y installe en 1603 le gouvernement du Japon.
Elle devient le centre politique du pays. Kyoto reste la ville
où vit l'empereur.
Le Shogun décide aussi que les 200 seigneurs du Japon,
les daimyô, devront résider une année sur
deux à Edo. Ils s'y installent alors avec leur famille
qu'ils laissent en otage quand ils retournent sur leurs terres
pendant un an.
C'était un moyen pour le shogun de préserver la
paix au Japon en empêchant que des révoltes s'organisent
pour remettre en cause le pouvoir central. Le déplacement
des daimyôs entre leur domaine et la capitale devint un
sujet de l'estampe japonaise après la chute du gouvernement
militaire des Tokugawa en 1867.
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