Une
estampe d'HIROSHIGE (1797-1858)
Nom de famille Utagawa
Titre
: Susaki, lever de soleil du nouvel an après la neige
Série
: Vues célèbres de la capitale de l'est
Cette série comporte 10 planches.
Réédition
ancienne (vers 1975) avec des bois regravés
Editeur : Adachi (Voir plus bas)
Au dos de l'estampe :
- le sceau de l'éditeur ADACHI en caractère hiragana
- le mention "Hanken shoju" (signifiant "copyright")
Signature
: Hiroshige ga
Date
de la 1ère édition : 1831-1832
Editeur
d'origine : Kawaguchiya Shozo
Etat
: 2 manques réparés au dos avec du papier végétal
ancien, dans la marge supérieure et au coin supérieur
droit.
Format oban : 38,8 cm x 24 cm (HG137)
Edo, la capitale de l'est, est le nom ancien de Tokyo.
Hiroshige
et l'estampe de paysage
Vers
1830, les débuts du tourisme vont entrainer le développement
de l'estampe de paysage. La bourgeoisie aisée parcourt
les routes. Les premiers guides touristiques étaient écrits
déjà au 18ème siècle. La contemplation
de sites célèbres en voyageant ou en achetant des
estampes devient d'un interêt majeur dans un pays fermé.
En effet, les shogun successifs (gouverneurs militaires) de la
famille Tokugawa interdirent aux japonais de quitter le Japon
sous peine de mort et ce entre 1635 et 1853.
Hiroshige a multiplié les séries décrivant
les relais jalonnant les grandes routes, ou celles montrant ce
que les japonais appellent des " meisho " ou vues des
sites célèbres. Quand il décrit les voyageurs
ou les résidents de ces lieux, ses représentations
s'apparentent à des croquis pris sur le motif par leur
coté vivant et spontané.
Il marque aussi dans ses dessins le passage des saisons, neige
abondante en hiver, floraisons du printemps ou pluies d'orage
de l'été.
Il a puisé son inspiration dans ses quelques cheminements
sur les routes du japon mais surtout dans ses lectures des romans
et guides touristiques qui fleurissaient à cette époque
tant les japonais partaient avec avidité à la découverte
de leur pays.
Avant lui, le paysage était une composition symbolique,
codifiée, qui suivait encore les canons de représentation
de la peinture chinoise. Grâce à Hiroshige, l'approche
descriptive entre enfin dans l'estampe. Ce réalisme est
en résonnance avec les goûts du public de l'estampe
car aucune forme d'érudition n'est nécessaire pour
apprécier ces images.
Le
savoir-faire de l'éditeur ADACHI
La
maison Adachi, dont le nom officiel est " l'Institut Adachi
de la gravure sur bois ", est spécialisée dans
les rééditions d'estampe japonaises Ukiyo-e depuis
1925. Adachi est un des éditeurs les plus renommés
du 20ème siècle. Ses estampes sont réalisées
avec un niveau de qualité extrême : respect des couleurs
et restitution parfaite des détails grâce à
un travail admirable de gravure et d'impression.
Les estampes d'Adachi portent toujours son sceau sur le verso.
Les
rééditions de Toyohisa Adachi reproduisent quelquefois
un exemplaire original unique, les autres ayant disparus. D'autres
éditeurs en ont fait aussi leur spécialité
comme Enji Takamizawa et Shozaburo Watanabe.
Voici
quelques exemples de l'utilisation des rééditions
de ces grands éditeurs par les auteurs spécialistes
de l'Ukiyo-e :
James
A. Michener (spécialiste et possesseur d'une des plus belles
collections du monde) se sert d'une estampe de Kuniyoshi réalisée
par Adachi comme exemple dans "The floating world "
car "aucun exemplaire de cette estampe tragique n'était
accessible aux U.S.A.".
Dans l'article de Richard Lane, le plus grand spécialiste
de l'estampe japonaise, au sujet d'une estampe d'Hiroshige (Kambara)
dans le livre de Jack Hillier "Essays on Japanese Art"
en 1982, il est dit : "Le travail récent des 2 chefs
de file dans la rééditions d'estampes Ukiyo-e, Messieurs
Adachi et Takamizawa, présente de façon surprenante
un intérêt pour notre étude des originaux
".
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