Une
estampe d'HIROSHIGE (1797-1858)
Nom de famille Utagawa
Série : " Vues célèbres
des 53 relais " dite aussi " Tokaido vertical "
(Gojûsan tsugi meisho zue)
Titre : Tsuchiyama, le pied de la colline Suzuka et la rivière
Suzuka
(Tsuchiyama, Suzuka no fumoto, Suzukagawa)
Relais n°50
Réédition de 1891
("ère Meiji, 24ème année, 7ème
mois" lisible dans la marge gauche)
Date de première édition de la série : 1855
Editeur d'origine : Tsutaya Kichizô
Etat : Couleurs très fraiches, traits
de contour parfait. Marge droite coupée sans doute à
la suite d'un montage en album, pratique fréquente vers
la fin du 19ème siècle, une ligne sombre dans la
marge gauche, salissures près du bord gauche dans le tiers
supérieur de l'estampe, un peu de rouge d'aniline a légèrement
fusé, deux restaurations dans les arbres très peu
visibles au recto, un tache au verso à peine perceptible
au recto.
Assez bon état général.
Format oban : 35,2 cm x 22,9 cm (HG130)
Hiroshige
(1797-1858) et le Tokaido
La 1ère série des 53 relais du Tokaido est celle
publiée par Hoeido entre 1831 et 1834.
Son succès a été tel qu'Hiroshige a dessiné
près de 35 séries différentes sur ce thème
au cours de sa vie, travaillant pour plusieurs éditeurs.
D'une édition à l'autre, les relais représentés
sont en général les mêmes mais le dessin en
est totalement différent. Cette édition a été
la plus vendue à l'époque. Elle reste la plus célèbre.
Le Tokaido est l'une des 5 routes tracées à partir
de Tokyo pendant la période Edo (1603 - 1868). Le Tokaido
(littéralement " route de la mer de l'est ")
relie Tokyo à Kyoto.
Vers
1830, les débuts du tourisme vont entrainer le développement
de l'estampe de paysage. La bourgeoisie aisée parcourt
les routes. Les premiers guides touristiques datent de la fin
du 18ème siècle. La contemplation de sites célèbres,
en voyageant ou en achetant des estampes, devient d'un intérêt
majeur dans un pays qu'il est interdit de quitter entre 1635 et
1853.
Sur la route Tokaido, on parcourait 500 km en 10 à 15 jours.
La série décrit les relais où le voyageur
pouvait se reposer et se restaurer mais aussi les sanctuaires
shinto ou bouddhistes, les lieux pittoresques proches et même
certains événements des villages étapes.
On voit le petit peuple, portefaix, passeurs de gués, bonzes,
bourgeois et seigneurs, en marche ou au repos, croqués
dans des attitudes vivantes et spontanées.
On a dit longtemps qu'Hiroshige dessina cette série après
avoir parcouru la route en accompagnant une mission pour le shogun
qui devait livrer des chevaux en cadeau à l'empereur à
Kyoto. On pense actuellement qu'il a voyagé une semaine
jusqu'au relais n°19 puis qu'il a dessiné la série
d'après un guide de voyage, le Tokaido meisho zue . Ce
guide donnait beaucoup de détail sur la configuration des
lieux et permettaient d'en imaginer la disposition. Une autre
source très probable est Tokaidochu hizakurige, "
À pied sur le Tokaido", un roman picaresque écrit
par Jippenshu Ikku et publié en 12 parties entre 1802 et
1822. Ce livre a été un immense succès au
long du 19ème siècle et certaines planches de la
série l'évoquent directement.
Mais quelque soit l'origine de l'inspiration d'Hiroshige, réalité
ou littérature, ces scènes reflètent fidèlement
la vie des Japonais des années 1830.
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